Nos premières semaines à EKL

Après un petit mois à EKL, il est venu le temps de vous raconter nos premiers ressentis et nos premières semaines en compagnie de Peanich, Mom, Lyia, Mr Nay et les quelques 50 enfants qui sont accueillis du Lundi au Vendredi !

Nous avions pris un bus de nuit la veille de notre arrivée, et nous avions donc traversées le Cambodge : 12 heures de bus séparent Siem Reap de Sihanoukville ! Vous vous imaginez alors que c’est fraîches et pimpantes que nous sommes arrivées le Lundi 22 Avril… et qu’on a perdu le sac à dos de Lolo qui est tombé du tuk-tuk en faisant le trajet jusqu’au centre… M’enfin, ça n’aurait pas été drôle si on ne l’avait pas retrouvé, mais ce gros sac nous attendait bien patiemment sur le bord de la route ! Du coup, OUF !

Peanich (c’est lui qui manage le centre) nous présente à tout le monde : Mom, sa femme, qui cuisine, donne des cours d’anglais, va au marché avec des enfants et s’occupe des enfants ; Lyia, la femme qui s’occupe des enfants, du ménage et de l’organisation de la journée (elle est présente depuis l’ouverture du centre, et Lyia elle gère tout mais très discrètement, croyez nous quand elle est pas là on le ressent !) ; Mr Nay, le jardinier, qui s’occupe des poules et aussi des enfants (et qui est notre super motodop !) ; et bien sûr tous les enfants ! Un accueil chaleureux, qui nous a mis tout de suite à l’aise et en confiance.

Passé quelques jours d’observation du centre, nous voilà dans le grand bain et sans difficultés ! Nous nous sentons intégrer à l’équipe et prenons rapidement nos marques.

Petit à petit, nous nous rendons compte que c’est un centre qui va avoir une importance particulière pour nous. Nous trouvons que c’est un savant mélange entre ce qu’on a connu à Phnom Penh (un fonctionnement plus scolaire pour Taramana et un fonctionnement très libre à LRDE) et ce qu’on a connu à Siem Reap (un centre d’accueil très familial). Ici, c’est un endroit familial car on y vient pour manger, jouer, se doucher, discuter, et il y a beaucoup de liens mais c’est aussi un endroit qui apporte aussi du soutien scolaire en anglais, des cours d’informatique, le football… C’est un endroit où il y a un juste milieu entre les deux et c’est la place qui nous convient parfaitement.

Petit goûter bien mérité, pour les grands et les petits,  quand le marchand de glaces s’arrête devant le centre.

« C’est le ventre plein, confortablement allongé dans un hamac qui me contient, que je me laisse partir pour me reposer paisiblement »

Petite anecdote (et attention, pour nous ça a été un moment très important), quand on a demandé si on pouvait aider à la vaisselle, nous nous attendions à « Oh non non, restez assises, on s’en occupe, reposez-vous ! ». Et finalement, et on a eu le droit à une éponge tendue et à « Oui le produit vaisselle est là, tu peux t’asseoir et faire ! ». Première réaction dans notre tête (et on a réagi exactement pareil sans le savoir) ? « Bah… Eh, normalement on reste assises là, tu devais refuser qu’on aide… » eheh oui bizarre de perdre son statut de petites princesses 😉 . Mais la deuxième réaction instantanée ça a été « MAIS, ENFIN, MERCIIII ! Merci de nous intégrer aussi facilement au fonctionnement, merci de ne pas nous prendre pour des françaises fragiles, merci de ne pas nous prendre pour des princesses ! ». Un vrai moment révélateur de la place que l’on va pouvoir avoir par la suite, on vous assure, ça a été un soulagement ! Et il en est de même pour le rangement, la cuisine et le ménage. On met la main à la pâte, et ça c’est cool !

 

On aide aussi Mom pendant le cours d’anglais des plus petits et quelques plus grands qui ont un niveau débutant. 1 heure le matin, puis 1 heure l’après-midi. Deux groupes différents, et bien mignons ! A 4 ou 5 ans, les voir apprendre notre alphabet (car rappelons que l’écriture khmer est totalement différente, et ils fonctionnement plus avec des sons qu’avec des lettres), écrire des listes de mots, les épeler puis les réciter, c’est assez incroyable. D’ailleurs, ce qui a été surprenant pour nous c’est de voir leur manière d’apprendre. Parce-que oui, c’était vraiment la première fois qu’on assistait à des cours avec un fonctionnement khmer. A Taramana, on les entendait mais on ne les voyait pas. Et ça pour les entendre, on les entendait… Là, on a l’image associée aux sons, et on n’a pas été déçues : les enfants récitent tous en cœur et par cœur leurs leçons, en criant hurlant. Et c’est presque à celui qui hurlera le plus fort !

Pour nous, c’est une méthode un peu militaire, qui nous a bien fait sourire au début, puis qui nous a posé question : intérêts ? inconvénients ? quels apports pour les enfants ? quelle position pour l’adulte ?

Du coup, voilà ce qu’on en ressort pour le moment. Les intérêts de cette méthode pour les enfants c’est qu’ils ont l’air de retenir très vite. Pour les plus petits, au début, ça baragouine beaucoup. Mais petit à petit, ils comprennent la prononciation, et encore après, le sens du mot et de la phrase. Et puis pour les plus grands, ça va plutôt tout seul. En plus de répéter tous en cœur, Peanich les fait passer un par un ou deux par deux pour faire des conversations en anglais. Nous on trouve ça chouette parce-que ça permet de voir que personne n’est à la ramasse et ils paraissent aussi gagner en confiance en eux. Quand ils se trompent, personne ne se moque méchamment. Ça reste un moment ludique qu’ils travaillent en chanson ou en conversation et ça rend l’heure un peu plus agréable !

Les inconvénients ? C’est très bruyant (alors quand y’a la pluie en même temps qui tombe sur le toit en taule, ou que deux groupes récitent deux leçons différentes, laisse tomber !) et puis on n’a pas intérêt à être timide parce-que moi je me rappelle que passer devant toute la classe à l’oral c’était un enfer… Ce doit être une question d’habitude, de confiance en soi et de confiance en l’autre. Et peut-être aussi un peu grâce (ou à cause) de la position que prend l’adulte face aux enfants : c’est lui le Maître, c’est lui qui dirige et c’est lui qui décide. C’est une position de dominant-dominé assez flagrante, mais que l’on observe beaucoup au Cambodge finalement. L’enfant ne discute pas sa place, et souvent c’est comme ça et pas autrement. Les châtiments corporels quand on n’a pas appris ses leçons ou pas fait ses devoirs existent toujours ici.

Mais pour ce sujet de la violence, qui revient très souvent dans nos écrits, nos bilans… on y reviendra dans un prochain article parce-que ça nous semble très important d’en parler plus spécifiquement.

Et puis si vous voulez retrouver notre quotidien à EKL, on vous invite à regarder la petite vidéo de présentation d’EKL, juste ici.

2 réponses sur “Nos premières semaines à EKL”

  1. C’est super de vous voir vivre des choses différentes à EKL et de trouver la bonne place,
    d’exercer votre métier en somme. ça fait plaisir de vous voir intégrées.
    Que d’anecdotes, que de péripéties, durant ces neufs mois, que de frayeurs, de dénouements heureux en fin de compte!!! Les sacs à dos sont sages cette année, heureusement!! ; )
    Comme je suis pressée de vous tenir dans mes bras toutes les deux!!!!
    Trop drôles , Lauranne, tes petites mimiques sur la vidéo de MRVC!!!

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