Allez hop, les Lylo ont soif d’aventures : direction le MONDULKIRI.
- Où c’est que c’est ce nouvel endroit ???
Eh bien c’est juste ici, à l’est du Cambodge, proche de la frontière avec le Vietnam!
Et là-bas c’est le dépaysement assuré ! Entre des paysages complétements désertiques, d’autres entièrement tropicaux, des montagnes à pertes de vue… impossible de savoir où l’on se trouve réellement.
Nous sommes parties de Siem Reap le 29 janvier, nous avons pris un minibus et avons roulé approximativement 8 heures. La fin du trajet était difficile, heureusement que nous ne sommes pas trop sensibles en voiture… entre la vitesse du minibus et l’état de la route nous décollions du siège !
- Mais qu’est-ce qu’on vient faire dans cette région ?
Baaaaaah un trekking voyons ! De 8 heures dans la jungle, oui oui oui !!!! Et ce n’est pas tout… Nous allons voir des éléphants dans une réserve protégée, se baigner dans une cascade et… dormir une nuit en hamac !!!! Ce n’est ti pas un programme de folie ça ?
Autant vous dire que nous sommes très excitées bien qu’un peu flippées par l’épreuve sportive qui nous attend en tant que GRANDES sportives (du dimanche sur un marathon Netflix) !
Mais nous on aime se surpasser, alors on fonce et au pire… bah on sera au moins deux derrières 😉 !
Donc bon, nous voilà arrivées à notre hôtel pour la nuit du 29 au 30. Le trekking commence le lendemain matin, du 30 au 31. Nous repartons à Siem Reap le 1er février.
Le Tree Lodge Bungalow :
1ère très belle surprise, notre logement ! Si vous êtes de passage au Mondulkiri on le recommande à 10000%, on a adoré ! Nous avions réservé ce lieu car il est en relation avec l’organisation qui gère notre trekking, ainsi c’était plus sécure et facile pour nous de partir de là. Le devant ne paye pas de mine, mais attendez de rentrer à l’intérieur… vous vous retrouvez alors perdus au milieu de la forêt, le charme des infrastructures tout en bois est magnifique, telle la cabane dans les arbres que l’on rêvait dans notre enfance ! Notre chambre se situe dans un des petits bungalows avec un lit double, une salle de bain privative ET un hamac sur le devant de notre petit chez nous. Alors attention, cela reste très rustique, il y a des petits trous partout, des petites bêtes (écureuils, souris, scarabées, araignées…) mais avec la moustiquaire fournie vous êtes en totale sécurité (enfin nous c’est ce qu’on a préféré se dire !). Le prix d’une nuit est de 7$, très raisonnable ! En plus, le Tree Lodge a également son petit restaurant et on y mange bien. Et le gros plus, le personnel est très aimable et accueillant, sourires garantis !
Nous allons donc y passer une excellente nuit avant de nous retrouver avec les autres aventuriers le lendemain à 8h30.
Mondulkiri Project :
Nous faisons encore un peu durer le suspense sur le récit de ses deux jours de trekking, car nous voulons commencer par vous présenter Mondulkiri Project, qui est l’organisme par lequel nous sommes passées. Leur site internet est mondulkiriproject.org
Monsieur Tree, cambodgien, est le fondateur du Mondulkiri Project (lui-même régit par une ONG cambodgienne, Cambodia Elephant Rescue Organization) ayant un projet d’éco-tourisme s’inscrivant dans une politique de protection des éléphants. Afin de créer cette organisation, en Octobre 2013, Mr Tree a dut établir un accord avec les Bunong (une ethnie vivant dans deux villages situés dans la jungle, non loin de Sen Monorom : Putang Village & Orang Village). En effet, Mr Tree leur loue une grande parcelle de jungle, et ceci pour deux raisons : lutter contre la déforestation, tout en permettant aux éléphants de vivre dans un milieu naturel mais aussi de venir en aide à la population Bunong.
Il a pu nous expliquer que cette lutte était très compliquée car la déforestation est un moyen pour les ethnies de gagner de l’argent pour vivre (en revendant aux Vietnamiens ou aux Chinois, ou en construisant des fermes). Ce sont souvent des familles nombreuses, avec beaucoup d’enfants… Il est donc indispensable pour eux de trouver comment gagner de l’argent pour subvenir à leurs besoins. Mr Tree explique donc la raison du prix assez élevé du trek (80$ par personne) : il doit louer les parcelles de jungle au même prix que ce que gagnerait les Bunong en revendant du bois ou en construisant des fermes. Effectivement, ça fait un certain prix…
Sans compter le fait qu’il doit racheter les éléphants ! Et oui, car les 5 éléphants qui sont accueillis ici ont été racheté à des familles qui les faisait travailler (aux temples d’Angkor par exemple), afin de permettre aux chers touristes de monter dessus… La maltraitance était donc au rendez-vous pour ces éléphants (oreilles trouées, dos cabossés, pattes enchainées…). Pô chouette, ça fait tout de suite moins rêver hein !
Mr Tree nous a aussi expliqué la vie des Bunong : ils continuent de travailler dans leur ferme et dans les champs alors même qu’ils sont très jeunes ou très âgés. Beaucoup ne vont donc pas à l’école, car il faut subvenir aux besoins de la famille. Il faut parfois marcher 50km avant de trouver de quoi manger. Mondulkiri Project offre alors l’opportunité à certains jeunes de travailler dans l’ONG en tant que guide ou en tant que mahout. Ceci leur permet alors de ne pas s’éloigner de leur famille et donc de préserver leur culture, tout en ramenant de l’argent. Les personnes âgées ne se voient donc plus obligées de travailler.
Les 80$ permettent alors de financer tout cela. Enfin… Nous l’espérons. Très fort.
Aller, LET’S GO POUR LE 1er jour !
D’abord, petit débriefe à l’accueil de l’hôtel avant de partir avec le guide : « Ce trekking est extrêmement dur, si vous voulez abandonner c’est maintenant, après vous ne pourrez pu être remboursé et puis vous n’aurez pas le choix de finir ! »
(OULAH. Échange de regards inquiets entre Lyly et moi… ouaaaais mais en fait nous on avait lu que c’était accessible, niveau moyen… bon bon bon, tant pis on y est, on y va !). « Personne ne change d’avis ? » (rires nerveux). NON ! On est des aventurières, on n’abandonne pas nous ! Non mais oh.
Alors… C’est paaarti !!!! Il est 8H30 et nous sommes… assises à l’arrière d’un pickup à pleine allure (vive le Cambodge et toutes ces expériences inédites 😉 )
Nous arrivons au camps de base, là où nous allons manger et passer la nuit. On découvre nos hamacs et surtout l’incroyable vue que nous offre ce camp !
Le guide prend un temps pour nous expliquer ce qu’est Mondulkiri Project, mais vous savez déjà tout car c’est écrit juste au-dessus. Il nous présente aussi les 5 éléphants et leurs caractères respectifs : Sophie (la première arrivée au centre. Elle a 55 ans. Elle travaillait pour aider à la déforestation), Lucky (elle travaillait à Angkor. Elle a 70 ans), Happy (Elle est nouvelle au centre ! Elle a 35 ans.), Princess (Elle a 45 ans. Elle travaillait pour les touristes.) et Comvine (Elle a 30 ans. Sa mère travaillait pour les touristes, mais ils ont acheté Comvine avant qu’elle ne soit utilisée ainsi.).
D’ailleurs, savez-vous pourquoi n’y-a-t-il que des femelles dans ce centre ? Et bien d’une part tout simplement car il y a plus de femelles éléphants encore en vie ; et d’autres part car elles sont menacées… En effet, il y a de moins en moins de naissance d’éléphanteaux car qui dit éléphant enceinte, dit aussi qu’elle n’est plus capable de travailler… Du coup, certains propriétaires d’éléphants empêchent les reproductions. Le rêve de Mr Tree est qu’un jour, une de ses éléphants puisse être enceinte. Mais la seule fois où ils ont voulu accueillir un mâle, ça ne s’est pas bien passé car il y eu de la jalousie entre deux éléphants, et donc beaucoup de violence… ils ont dut le revendre à une autre association.
Nous partons donc à la recherche de ces fameux pachydermes. Et là, la rencontre est grandiose !
Les mots sont durs à trouver pour expliquer ce que l’on peut ressentir en tombant nez à nez avec un éléphant. Tu te sens tout petit, cet animal impose un certain respect rien que de par sa présence. Les éléphants viennent d’abords manger les bananes que l’on a pour eux, puis ils partent se balader à leur guise et nous pouvons les suivre. Oui oui oui, nous voilà lâchées en pleine jungle à se laisser guider par un éléphant !
On vous laisse vous en rendre compte par vous-même avec ces petites vidéos.
Une fois que nous avons fait la connaissance de ces 5 éléphants, nous rentrons au camps de base pour manger notre repas du midi : riz et légume, avec un peu de viande ou de poissons et un plateau de fruits frais. On a très bien mangé et surtout à notre faim !
Après la fameuse sieste emblématique de 13 à 14h dans nos hamacs,
nous repartons voir deux éléphants mais cette fois dans une petite cascade afin de se baigner auprès d’eux.
Nous voilà alors au milieu de l’eau, à attendre qu’un éléphant arrive (banal non ?). Le guide nous a donné quelques consignes comme ne pas l’éclabousser au niveau de la tête, ne pas s’accrocher à sa trompe… et il a rajouté : faites juste attention à vos pieds dans l’eau quand vous êtes près de l’éléphant, il pèse 5 tonnes… OK message reçu !
Encore un superbe moment. Mais en toute honnêteté, on pensait que l’éléphant apprécierait davantage l’eau et qu’il se baignerait plus. Là, on voyait qu’il était bien content de tremper ses pattes et de manger quelques bananes mais bon il avait mieux à faire ! Celui-ci n’était pas forcé de rester, (heureusement !) et ainsi il a pu s’en aller vaquer à ses occupations. Nous avons quand même eu le temps de profiter de quelques moments avec lui dans l’eau et de le nettoyer. Mais du coup on s’est demandé : est-ce que c’était le jour où il n’avait pas envie ? Y-va-t-il volontiers ? Ou est-ce qu’ils sont quand même un peu obligés pour les touristes de prendre ce fameux bain… ? A savoir aussi que ce jour-ci nous étions un gros groupe (13personnes) …
Nous n’avons pas la réponse… nous nous rassurons en nous disant qu’effectivement l’éléphant n’avait pas d’obligation de rester et a pu partir quand il le souhaitait.
Globalement, nous pensons que Mondulkiri Project est un bon organisme. Certes, il y a le côté touristique, les éléphants sont amenés à tel endroit pour que nous les voyons… mais finalement ces éléphants semblent tout de même plus heureux dans cette réserve plutôt qu’en dehors où ils seraient battus et exploités afin que les touristes puissent monter sur leurs dos.
L’aspect touristique permet à cet organisme de vivre et de continuer de protéger la forêt et ces éléphants. Nous nous sommes fait cet avis au vu de ce que l’on a vu, vécu et entendu. Est-il fondé ou non ? Nous ne saurons jamais réellement, on vous laisse aller vous faire le vôtre !
Après cette petite baignade bien rafraichissante, nous rentrons au camps. Une partie du groupe s’en va car ils n’ont pas pris le deuxième jour de trekking. Nous nous retrouvons donc à 7, avec un couple de français, un couple d’italien, une lituanienne et nous deux.
Soirée parfaite : couchée de soleil en haut de la montagne…
…douche, repas traditionnel se composant d’une soupe cuite au feu de bois dans un bambou (un régal) … Toujours dans la tradition, nous avons goûté le fameux alcool de riz (perso on a pas trouvé ça hyper bon, une sorte de shoot de téquila amer), puis le guide a proposé un jeu de cartes et bien évidemment si tu perds… et ben l’alcool de riz n’était pas là pour rien (mais tout le monde fut raisonnable, on avait quand même une sacré journée le lendemain !).
A 20h30, tous au lit ! Enfin, tous dans son hamac… D’ailleurs faut pas être trop claustrophobe avec la moustiquaire juste au-dessus de notre nez, on peut vite se sentir étouffé. Il faut trouver la bonne position. Lyly a essayé de ne pas la mettre pour dormir, (car il est vrai qu’il n’y avait aucunes bêtes à l’horizon depuis le début de cette journée dans la forêt…) mais en se levant pour aller aux toilettex dans la nuit elle a croisé une énorme araignée (ah nan mais quand je dis énorme, c’est ENORME, vraiment, j’ai rarement vu ça, VOUS MOQUEZ PAS, elle était toute marron poilue) ! Bizarrement, au réveil le lendemain matin, sa moustiquaire était fermée dis dont !!!
2ème jour :
Après une longue, douce et agréable nuit en hamac…. Après une fraiche, très très très très fraiche (merci les deux couettes qu’on a trouvées au camp) et courte (pour la sieste c’est génial, mais pour une nuit entière c’est vraiment pas la meilleure des nuits ! Mais l’expérience valait le coup.) nous voilà debout à 7h, prêt à prendre notre petit déjeuner pour partir à 8h dans la jungle.
Petit point important sur le petit déj (car il mérite que l’on s’y attarde, surtout pour Laulau) : PANCANKE NUTELLA BANANE ! Voilà c’est dit, nous avons fait le plein d’énergie, on peut passer à la suite !
Vous vous en doutez bien, vous avez toujours de nos nouvelles, donc on a évidemment survécu malgré le niveau du trek annoncé !
Nous nous mettons en chemin, sac de trekking sur le dos, 3 litres d’eau chacune… (à savoir qu’on était les seules à avoir un sac de trekking de grandes aventurières (et de 5/6kg de plus au passage) nous on partait pour Koh Lanta… mais tous les autres avaient tous un petit sac à dos…). Ahhh bah on n’était pas là pour plaisanter nous M’sieur Dam’ !
Et on a marché, marché, marché, marché, marché (hop petite pause), marché, marché, marché (hop la première chute de Lyly), marché, marché, marché (hop une cheville de Laulau qui se tord), marché, marché, marché (hop encore une pause), marché, marché et toujours marché…
Bon, OK, on faisait régulièrement des pauses, surtout après de grosses montées et ça c’était super cool !!! Le terrain est vraiment glissant (et encore, nous on la fait en saison sèche…) On a dû finir la journée avec deux chutes et de nombreuses chevilles tordues, mais qu’est-ce que ça valait le coup !
Et puis interdiction de se plaindre pour nous, il y avait tout de même un petit garçon de 6/7 ans (le fils du guide, qui l’accompagne quand il n’a pas école) qui faisait le trek avec nous… en tong (comme son père)… et qui ne s’est jamais plaint !!!
Il ne faut pas hésiter à trouver votre rythme. Le nôtre était tout derrière, on l’a compris rapidement !
Le midi, on a eu un arrêt d’une heure près d’une cascade : repas traditionnel, baignade très fraiche (mais qu’est-ce que ça fait du bien après 3h de marche intense). Le bonheur !
On vous le cache pas, la dernière heure fut un peu longue pour nous… Mais quelle fierté d’arriver à ce fameux village qui était notre point d’arrivée, 18km plus tard !
Alors oui, ce n’était pas facile parce que bon vous l’aurez compris on s’entretient pas des masses… mais honnêtement ça se fait !!! Ils nous avaient mis la pression mais ça vaaaaa (on faisait vraiment moins les malines sur le coup avec nos têtes rouges, suffocantes et dégoulinantes mais maintenant qu’on l’a fait on peut se la péter un peu quoi) !
Ensuite, nous sommes rentrées bien fatiguées au Tree lodge pour y passer une dernière nuit avant de rentrer à Siem Reap le lendemain.
Et devinez qui qui a dormi tout le trajet de minibus du lendemain ? C’est nouuuuuus !
Incroyable!!!!!!
on ne savait pas tout ça!!! Très très belle expérience!!!!! incroyable de se baigner avec les éléphants!
ça restera gravé dans les mémoires, c’est sûr!!!
inoubliable de dormir dans un hamac avec cette vue sur la montagne-jungle!
Et ces vieilles dames éléphantes! elles n’ont pas l’air malheureuses! Ce regard ancestral et tendre….
merci de nous faire partager tout cela!
Grâce à vous, qu’est- ce qu’on voyage!!
bravos les filles 🙂 très beau récit de cette belle aventure , que de belles images il vous restera …
de vraies aventurières …Lolo on a remplacé ton lit par un hamac , il faudra garder les bonnes habitudes 🙂 ça trompe pas aventure éléphantesque
Eh bien j’ai hâte de rentrer !!!
Du coup pour garder les bonnes habitudes : installez une douchette dans les toilettes et terminé le PQ pour toute la famille.
Merci papounet pour ces petits jeux de mots.
Bisous
Ah c’ Est génial !
Un vrai roman, vous devriez écrire un livre car avec vous c’es Du vrai voyage
J’adore, mais quelle aventure !!!!