Les premières semaines à MRVC

— Si vous ne l’avez pas déjà lu, retrouvez la présentation de l’association en cliquant ici : fonctionnement du centre. —

Cela fait maintenant 5 semaines que nous sommes arrivées au foyer MRVC (après une petite semaine de vacances à Siem Reap, histoire de prendre ses marques et de se reposer, vous voyez bien…)

  • Notre arrivée :

Nous sommes arrivées lundi 7 janvier en fin de matinée. Mr NATH, conducteur de tuk-tuk, nous a emmené jusqu’à la maison de Madame Sokha, la gérante cambodgienne du foyer. Nous y avons déposé nos valises, et puis mangé le repas que Sokha nous avait préparé. Et ensuite… Direction le foyer, à quelques mètres de la maison dans laquelle nous allons vivre 2 mois.

Nous avons été accueillies par touuuus les enfants (ou presque !). Tous assis en rond dans le salon, avec Mom (la maman nourrice). Au total à l’heure actuelle, ils sont 12 jeunes internes et 4 jeunes externes (c’est-à-dire qu’ils vivent chez leurs parents, mais le parrainage continu).

Aller, on vous fait un petit tour des prénoms des jeunes ! Tous les jours, nous voyons Tem, Srey Neang, Sam Nang, Phoeurt, Ranin, Sophoan, Sopheak, Sopheap (trois frères et sœurs), Reaksa, Lay Heang, Chetana, et Lea Khann (fille et fils de Mom).

Lisa et Chisen (frères et sœurs), Ranut, et Si Layie sont les 4 jeunes externes. On les voit de temps en temps, ils nous rendent visites ! Ils vivent chez leurs parents, mais ils continuent d’aller à l’école et sont donc parrainé au même titre que les jeunes internes.

Sam Nang

Sophoan & Ranin

Srey Neang & Lay Heang

Chetana & Sivlan (Elles sont sœurs, filles de Mom. Sivlan est prof d’anglais maintenant.)

Sopheap

Phoeurt & Tem

Sopheak

Nous avons passé notre première après-midi à discuter en tailleur par terre (aïe nos fesses), à se poser des questions sur tout et n’importe quoi, ils nous montrent leur emploi du temps, nous discutons de la scolarité ici… Un super moment, très rigolo car ponctué d’incompréhensions, de mauvaises prononciations en khmer et en français, ou de blagues. On fait le tour des prénoms, mais difficile en une journée de se les mettre en tête, alors on décidera de les marquer sur un petit tableau accroché dans le salon. Très belles anti-sèche ça !

Vous pouvez voir les différentes tentatives des jeunes pour écrire nos prénoms ! Pas si simple 😉

Au bout de deux ou trois jours, nous remarquons que nous ne voyons pas beaucoup les jeunes la journée finalement… Ils ont tous un emploi du temps surchargé entre cours obligatoires et cours supplémentaires ou devoirs, ou encore leur travail. Certains commencent à 6h pour finir à 20h… Impressionnant. Nous les voyons donc que le soir ou le Week-end !

  • Les cours de français :

Grosse surprise pour nous, le premier soir ils nous demandent si on peut commencer des cours de français dès le lendemain ! On les prévient qu’on est vraiment pas des profs et qu’on ne sait pas comment faire, mais qu’on veut bien relever le défi ! Ils sont trop contents et surtout ULTRA motivés. Du coup, tous les soirs de 19h00 à 20h00, cours de français : en ce moment nous voyons la présentation de soi, ce que j’aime et ce que je n’aime pas. Puis petit à petit, nous allons arriver à l’expression de ses émotions dans telle ou telle situation. Ça va être intéressant ! Nous essayons de rendre ça un petit peu dynamique pour changer du format de leurs cours habituels. Du coup, nous sommes actuellement dans la création d’un jeu de l’Oie revisité, nous vous montrons ça prochainement 😉

Phoeurt, Chisen & Sophoan

  • Les jeunes :

Nous remarquons déjà quelques caractères : du plus fort au plus effacé, du plus sûr au plus timide, chacun se démarque à sa façon. Ici, c’est comme une grande famille. On se taquine, on se chamaille, on s’aide, on se parle, mais surtout on rigole bien ! C’est vraiment un grand changement pour nous que de travailler avec des adolescents. En France, nos études se concentrent uniquement sur les enfants de 0 à 7 ans, alors pour le coup on est bien sorties de notre cadre habituel. Ça nous faisait un peu peur, on l’avoue. Et finalement, ben on s’est fait des copains quoi, et c’est trop cool ! Même avec les plus timides au début, on sent qu’il y a des liens qui se créent. Des liens qui vont devenir très fort entre nous, c’est une certitude.

On sent une incroyable détermination en eux. Peut-être est-ce moins flagrant en France, non ? Tiens, faisons une petite parenthèse « Parlons des ados de France et du Cambodge »… Le débat est grand mais intéressant. Nous, la première chose qui nous vient en tête quand on parle des adolescents occidentaux, c’est quoi ? C’est « crise », « ingrats », « blasés », « flemmards », « caractériels », « pommé », « recherche d’identité ». Pas des trucs trop chouettes, vous voyez ? Et vous ?

Et la première chose qui nous vient à l’idée quand on parle d’un adolescent au Cambodge ? « Courage », « force », « motivation », « détermination », « mérite », « curieux ». Vous voyez la différence ? Quand on pose ça sur le papier, ça fait un peu peur quand même.

Ça ne nous renverrait pas à l’image de nous qu’on avait quand on était ado tout ça ?

Pourquoi nous pensons ça ? D’où viennent ces idées ? Est-ce une réalité ? Une influence sociale ? Est-ce une image qu’on nous a véhiculé depuis toujours ? « Oh c’est un ado, il est boutonneux et flemmard, il fait des conneries, il ne veut rien faire et n’est jamais content. ». Du coup cette image qu’on a de l’adolescent, elle persiste et les ados l’impriment, c’est comme ça et pas autrement. Qu’en pensez-vous ? Comment vous voyez l’adolescence vous ?

Ce qui peut faire la différence c’est qu’effectivement certains adolescents en France ne mesurent surement pas la chance qu’ils ont de pouvoir étudier (presque) gratuitement. Au Cambodge, quoique tu veuilles faire pour t’instruire, tu dois payer pour absolument tous les cours. Et si tu n’as pas assez de sous ? Sois tu as un professeur arrangeant qui veut bien te faire cours gratuitement, soit tu arrêtes les études et tu cherches un travail.

Autre chose qu’il ne faut pas oublier, c’est leur passé vis-à-vis de l’accès à la culture et aux études. Il ne faut pas l’oublier oui, mais quand on a pu en parler avec certaines personnes au Cambodge, selon eux, il faut aller de l’avant maintenant. Et ils s’en sortent extrêmement bien ! Ils savent que c’est fini, et qu’ils ont leur avenir entre les mains. Ils ne comptent que sur eux pour réussir, ils gardent leur rêve en tête, et ils savent qu’ils peuvent y arriver. Alors oui, heureusement qu’il existe des ONG qui mettent en place le système de parrainage qui offre la possibilité à des enfants de s’en sortir malgré toute la misère autour d’eux.

Ce que nous avons pu remarquer, c’est que les jeunes, bien qu’en grande précarité financière (accompagnée parfois souvent de conditions familiales plus que compliquées) ne s’apitoient pas sur ce qui a pu leur arriver, et ne laissent pas la place à la pitié. C’est sans doute cela qui leur donne la force de se battre, afin d’offrir un avenir meilleur à leur famille (et leur future famille).

Changeons notre regard sur l’adolescent, donnons-lui l’opportunité de voir le meilleur de lui-même et qu’il sache qu’il est important. Observons-le, écoutons-le, orientons-le. Offrons-lui le meilleur de nous-même pour qu’il puisse offrir le meilleur de lui. Les enfants et les adolescents sont le futur, prenons en soin. Sensibilisons-les à l’importance de faire des études, qu’elles soient courtes ou longues. Parrainez, faites partie d’une asso qui aide à la scolarisation, à l’alphabétisation, félicitez, encouragez, accompagnez… Il y a de quoi faire !

UN PEU DE POSITIVITE ET DE BIENVEILLANCE, ZUT ALORS !

Présentation d’MRVC

Après une petite semaine de vacances qui nous a fait beaucoup de bien pour prendre nos marques à Siem Reap, récupérer de nos dernières semaines très intenses… nous voilà en direction de MRVC : Mes Racines Viennent du Cambodge.

Nous allons y rester deux mois, du 07 janvier au 10 mars.

Et qui dit nouveau lieu, dit nouvelle présentation !

Depuis 2009, MRVC souhaite apporter son aide aux enfants du Cambodge en prolongeant des actions de l’ONG Enfants d’Asie. C’est en effet après un voyage d’un mois que Rosine, présidente de l’association, a eu envie de s’investir dans un projet d’aide à l’éducation en faveur des plus défavorisés.

Après de nombreux petits & gros projets (enquêtes sociales, parrainages, fabrication des nems et samoussas, suivi des étudiants, distribution d’aide à des minorités ethniques…), des petits et gros rebondissements, des questionnements, des réunions, des voyages… c’est finalement en 2010/2011, qu’un foyer d’accueil a vu le jour !

Le foyer MRVC se situe en province de Siem Reap pour notre plus grand bonheur ! Le cadre est magnifique, des sentiers de terre rouge, des cocotiers, des palmiers, des manguiers, des bananiers, des animaux, du calme, on se déplace à pied ou à vélo… et seulement à 15min du centre ville !

 

Actuellement il y a 12 jeunes au centre, en interne (qui vivent au centre tous les jours). Mais au total l’association aide 16 jeunes car il y a 4 enfants en externe (qui ne vivent plus au centre mais qui sont toujours suivis et parrainés pour leur scolarité).

 Le parrainage ,comme pour la plupart des associations, exige des enfants qu’ils suivent une scolarité. Tous les enfants sont donc à l’école primaire, à l’école secondaire, ou en études supérieures, c’est à dire qu’ils préparent un diplôme pour un futur métier. Le parrainage s’arrête si l’enfant arrête l’école ou quand il est en capacité de s’assumer seul, donc quand il a décroché son diplôme et peut trouver un métier.

D’ailleurs nous parlons d’enfants… mais ce sont tous des ados ! Le plus jeune à 11 ans et le plus âgé 22 ans.

Enfin il y a quand même la petite Mary de 2 ans et demi qui vit aussi au centre, qui est la petite fille de la gérante Madame Sokha (chez qui nous logeons, à 5 minutes à pied du foyer).

Oui, la morve qui coule lentement sur le visage, c’est international vous voyez…

C’est une toute autre relation que l’on est en train de créer, on est plus les “sisters” comme ils nous appellent !

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Alors MRVC, comment ça s’organise ?

Eh bien c’est exactement comme une petite maison. C’est leur maison et c’est une grande famille !

Il y a la salle principale où l’on peut se réunir pour discuter, jouer… c’est aussi là que nous mangeons toutes les deux.

Cette salle donne aussi sur trois chambres.

Ensuite nous entrons dans la cuisine. C’est Môm, la maman nourrice qui cuisine mais qui est toujours aidée des ados. Mom c’est la meilleure des cuisinières, on se régale jour après jour ! Nous mangeons au centre tous les midis et soirs. (même si… ON EN PEUT PU DE MANGER DU RIZ !!!!!)

Ensuite il y a l’immense jardin comme on en voudrait tous… avec des cocotiers, bananiers… et autres arbres aux fruits délicieux ! C’est aussi là que l’on fait la vaisselle et les lessives à la main dans de grandes bassines.

Puis il y a la salle de bain d’un côté des filles et de l’autre des garçons. Et encore des chambres de filles.

A l’étage, c’est la chambre des garçons. Et sur la grande terrasse, nous donnons nos cours de français chaque soir pendant 1h.

Voilà voilà pour le tour des locaux !


Comment se déroule une journée au centre ?

Le matin nous restons à la maison de Madame Sokha : nous préparons nos cours du soir, nous réfléchissons à nos différents projets, nous organisons nos prochaines excursions… Et on prend le petit-déjeuner. Ahhhh le petit-déjeuner…

Aller, anecdote : C’est le mari de Sokha qui va nous acheter des petites viennoiseries cambodgiennes, avec tout son amour. Mais qu’est-ce qu’une viennoiserie cambodgienne nous demanderez-vous ? Et bien c’est une saucisse rouge fluo dans un croissant ou sur une brioche ultra sucrée, c’est un croissant avec de l’huile pimentée, c’est une pizza sucrée avec des légumes et de la viande reconstituée, c’est un gâteau au beurre (ou du beurre au gâteau)… Bref, ça nous fait pas rêver vous l’aurez compris ! On se moque, on se moque mais… y’a des matins où on a des pains au chocolat et des croissants quand même, on est mauvaise langue… rooooh.

Vers 11h30, nous allons à MRVC pour manger, passer du temps avec Mary et Môm ainsi que les quelques ados qui rentrent rapidement de l’école, mangent, avant de repartir à leurs cours supplémentaires.

Nous repartons vers 13h/13h30 car à cette heure là tout le monde fait la sieste !

Nous occupons nos après midi à aller en ville, nous balader, rencontrer des gens qui sont intéressés par notre projet…

A 18h30 nous retournons au foyer pour manger, faire le cours de français et jouer avec les ados (quand ils n’ont pas trop de devoirs !). On rentre généralement vers 21h.

Vous l’aurez compris, les ados sont très occupés entre l’école et les cours supplémentaires. On profite surtout d’eux le soir et le dimanche !

Nous ne sommes pas débordées dans nos journées. Mais nous trouvons tout de même de quoi nous occuper car l’association MRVC, n’étant pas sur place, profite de notre venue pour nous confier quelques missions comme par exemple actualiser les enquêtes sociales. Nous on adore ça les missions donc c’est avec plaisir que nous les relevons, ce sont pleins de belles expériences ! 

Nous avons plusieurs idées de projets, sorties, activités avec les ados, nous vous en dirons plus au fur et à mesure… Patience !

Ca c’est nos beaux vélos qui nous servent à nous déplacer partout !

Vous pouvez aussi retrouver nos premières impressions à MRVC en cliquant juste ici : les premières semaines au centre !

 Bonne lecture !

Koh Dach – L’Île de la Soie – dimanche 9 décembre 2018

Un samedi à LRDE, nous rencontrons deux jeunes cambodgiennes qui sont venus voir les enfants avec quelques livres. Nous commençons à discuter, et puis voilà qu’elles nous proposent de nous faire visiter quelques endroits autour de Phnom Penh ! Nous leur disons que nous n’avons pas encore fait Koh Dach, l’Île de la Soie. Et bien elles vont y remédier…

Le lendemain matin, 8h30, nous voilà toutes les 4 dans le tuk-tuk, direction Koh Dach ! En plus, elles ont réservé le tuk-tuk pour toute la journée, ce qui nous laisse tout le temps qu’on veut pour visiter.

En allant prendre le bateau pour se rendre sur l’Île, nous rencontrons une Ukrainienne qui est au Cambodge pour quelques jours et qui était toute seule : nous lui proposons de partager notre tuk-tuk, et c’est parti pour une folle journée !

On a commencé par se balader sur l’Île : pagodes, école primaire, petite glace à la coco…

 

et puis nous arrivons dans un petit village où se trouve une petite maison avec une grande machine en bois, des fils partout : on dirait bien qu’ici, on fait des écharpes en soie ! La technique est tout simplement impressionnante… Elle met plus ou moins une journée à faire une jupe.

Voyez comme nous aussi nous avons pu nous essayer à la création d’une jupe… 😀

Puis direction le bord du fleuve ! Là, extase totale quand on nous dit qu’on peut choisir une paillote, y manger de la nourriture locale et pas chère, et se baigner après… Il nous en fallait pas plus pour nous satisfaire ! Ni une ni deux, nous voilà à nous baigner toutes habillées ! Et difficile de sortir de l’eau chaude !

Aller, une petite anecdote un peu gênante mais qui nous a bien fait rire… Au moment de sortir de l’eau pour aller à la Silk Farm, je me rends compte (Lyly) que j’ai craqué mon pantalon au niveau de l’entre-jambe… Mais alors… pas une petite déchirure, non non ! Impossible de sortir de l’eau comme ça… Y’a trop de monde partout ! Alors voilà que les filles vont m’acheter un pantalon en urgence en face des paillottes… Un magnifique pantalon à rayures blanches et violettes, ça en jette non ? Y’a qu’à moi que ça arrive, ce n’est pas possible !

Bon, après ce petit incident, visite de la Silk Farm : on a plus fait des photos de nous que visiter, mais c’était sympathique quand même ! C’était impressionnant de voir tout le chemin que la soie fait, du vers à soie jusqu’à l’écharpe.

Pour finir, nous sommes allées dans un petit magasin local (plus une maison qu’un magasin) pour des petits achats fait de soie. Au programme, essayages d’écharpes pour savoir quelle couleur allait le mieux au teint !

Retour en bateau à 17h30, au coucher du soleil. Ce fut une super journée pleine de rire et de bonne humeur ! Nous sommes tellement heureuses de faire des rencontres comme cela. Tant de bienveillance, de gentillesse, de bonne humeur, d’ouverture d’esprit… C’est réellement le paradis !

 

Merci les sponsors !

Comme vous le savez, pour financer un projet comme celui-ci, nous avons eu besoin d’aide ! Il y a eu bien sur nos proches, nos familles et nos amis qui nous ont énormément aidé… Un énorme merci à eux, sans qui le projet n’aurait jamais pu aboutir. Mais ils ne sont pas les seuls à nous avoir permis de réaliser notre rêve… Voici un article pour vous les présenter :

Nous avons (tant bien que mal) créé un dossier de sponsoring à destination de différentes sociétés : magasins de puériculture, magasins de jeux, de vêtements, de livres… Et nous avons eu quelques petits retours comme des réductions sur nos achats de livres dans deux grandes librairies de Nantes (Les Enfants Terribles & Durance), et un don de coloriage géant (Le Bonhomme de  Bois).

Pas super fructueux, pas mal  de refus et quelques bons espoirs qui n’ont malheureusement pas aboutis… Mais nous n’avons pas baissé les bras !

La ville de Nantes nous aide beaucoup : 1000 euros d’aide, ce n’est pas rien ! Vous pouvez d’ailleurs retrouver notre article sur la bourse CLAP ici.

1000 euros, c’est aussi la somme que nous a attribué la CCEG (Communauté de Communes Erdre & Gesvres). Nous sommes également passé devant un jury composé de deux personnes afin de défendre notre projet. Cela a été un superbe échange entre nous quatre : un des deux jurys connait bien l’Asie et avait l’air particulièrement touché par notre démarche. Voici le lien pour prendre connaissance de la bourse initiative jeunesse.

L’association Les P’tits Marsiens (à Saint Mars du Désert) a également participé à notre projet  de 300 euros ! Un geste extrêmement généreux… C’est une asso qui a pour but de soutenir toutes initiatives ou projets liés à l’enfance et aux associations locales. Allez jeter un œil à leur page Facebook, Les p’tits Marsiens !

L’ONG Actions Humanitaires s’est aussi investie dans notre projet en nous faisant un dons de 5 kilos de crayons de toutes sortes ! Un grand merci à eux. Cette association vient en aide aux populations défavorisées du monde entier par l’envoie de matériels, étude du projet pour construire des orphelinats, écoles… N’hésitez pas à aller faire un tour sur leur site internet pour en savoir plus et pourquoi pas vous y engager à votre tour !

Et attention, pour ce sponsoring là, vos papilles vont être mises à rude épreuve… Et oui, La Môm Cuisine le Cambodge nous aide également de 200 euros ! Mom, nous l’avons rencontré pour la première fois lors du vide grenier de l’ASAN qui nous avait permis de récolter des fonds mais aussi de faire de très belles rencontres ! Pleine d’énergie et d’imagination, c’est elle qui nous a motivé pour créer notre dossier sponsoring et qui nous a accompagné là-dedans. Alors un grand merci à toi Mom ! Allez liker sa page sur Facebook, elle va vous faire saliver : La Môm Cuisine le Cambodge  

 

Bilan de nos deux mois à Phnom Penh.

Bilan après 2 mois à LRDE et à Taramana :

Il est venu le temps (des cathédraaaaaaaales) de faire un p’tit bilan après deux mois passés auprès des enfants à LRDE & à Taramana. Nous avons décidé de faire un seul article pour les deux endroits car nous pensons que notre état d’esprit actuel est un beau mélange de nos vécus dans ces deux ONG.

Voici quelques questions qu’on a pu nous poser, qui vont nous permettre de vous faire un bilan :

Quelle est la plus grande différence entre les enfants au Cambodge et les enfants en France ?

Lyly : Les enfants sont globalement les mêmes en France qu’au Cambodge, on ne vous apprend rien : ils sont insouciants, naïfs, ils jouent, rigolent, se tapent, se volent des jeux, courent partout, ils s’entraident, partagent

Une différence dont on a déjà pu parler est la responsabilité qui leur ai confié le plus tôt possible, comme s’occuper des plus petits (à 8 ou 10 ans, certains font la cuisine et le ménage dans leur famille et s’occupe des leurs petits frères/sœurs). Ils sont très débrouillards et ça nous surprend toujours beaucoup. On a envie de leur enlever des responsabilités parfois en pensent leur rendre leur place d’enfant comme on l’entend en tant qu’occidentale, mais on voit bien qu’ils sont habitués à cette vie. Alors on leur pose la question : « Tu veux aller jouer ? Je peux prendre ton petit frère ! » et hop, ça prend ou ça ne prend pas, mais ils ont le choix.

Moi, ils m’impressionneront toujours par leur force intellectuelle et psychique : c’est une évidence pour eux de commencer leur journée à 5h30 et de la finir à 23h ; c’est une évidence d’avoir un travail en plus de leurs cours et en plus de leurs cours supplémentaires ; c’est une évidence d’aider à la cuisine, au ménage et à la lessive ; c’est une évidence de s’occuper des plus petits…

Eux, ils savent qu’ils ont la chance de pouvoir étudier, d’avoir un toit ou au moins un endroit où manger et dormir, et d’avoir quelques personnes de confiance autour d’eux pour les aider à financer tout ça.

D’avoir rencontré ces enfants et ces jeunes, ça m’a fait réaliser les petits et grands bonheurs que l’on a en France, et la « chance » d’avoir tout ce que j’ai. Je ne les remercierai jamais assez, même s’ils ne se rendent surement pas compte de l’impact qu’ils ont eu sur moi, sur ma conception du monde, et ma place là-dedans.

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Lolo : Je dirais que la place de l’enfant au Cambodge n’est pas du tout là même que celle de l’enfant en France, de ce fait il y a des différences dues à leur culture, leur éducation, leur quotidien… Mais au final l’enfant en lui-même n’est pas si différent ! Les besoins sont les mêmes : être aimé, reconnu et câliné, être affamé, être joueur, être pleins de bêtises, être bagarreur, être heureux

Ici dès le plus jeune âge, les petits sont responsabilisés. Je pense à cette petite fille de 7 ans dont l’un des parents est décédé, l’autre est parti travailler dans un autre pays, sa grand-mère est très âgée et malade et elle a des petits frères. C’est elle, à 7 ans qui se retrouve « chef de famille », qui gère la maison, qui prend soin de sa grand-mère, de ses frères, de la maison et qui pense tout de même à venir à l’école et au centre ! Les enfants sont très autonomes et indépendants !

Ils ont conscience de la chance qu’ils ont de pouvoir aller à l’école et de l’importance de s’instruire pour avoir un futur. Ils montrent une réelle curiosité et ils ont envie d’apprendre.

Les enfants du Cambodge me font me rappeler à quel point tout ceci n’est pas de l’acquis comme on pourrait le croire en vivant en France. C’est une réelle chance d’avoir accès aux connaissances, d’avoir le choix de son métier… Et c’est quelque chose que j’ai pu oublier et dont je voyais plus le côté embêtant qu’enrichissant.

Ici il n’y a pas de secret, je suis souvent étonnée de tous ce que maitrise les enfants et adolescents, comment font-ils ? ils travaillentils apprennent sans cesse ! Ils ont une force de vie impressionnante, ils font des journées à rallonge ! Certains se lèvent à 5 heures et se coucheront à 23h/minuit, car beaucoup ont des cours de soutien le soir…

A mon sens, c’est un juste milieu à trouver entre cette volonté d’apprendre, de s’enrichir qui est très présente ici et de s’amuser, se relaxer, prendre soin de soi, s’écouter et s’affirmer qui est peut-être plus à la mode chez nous.

Qu’est-ce qui vous a le plus choqué ici, auprès des enfants ?

Lyly : La violence et la carence affective. Nous avons vu de nombreux enfants avoir des gestes entre eux qui sont d’une violence extrême (étranglement, griffure, tirage de cheveux, retournement d’oreille…), avoir des bleus et des plaies infectées, ou vouloir rester dans nos bras toute une matinée…

Il a été difficile d’intervenir quand nous assistions à la violence entre enfants. Dire « Ot té » (« non ») et de prendre les enfants (autant celui qui a tapé que celui qui est tapé) dans mes bras, je ne pouvais pas faire grand-chose de plus. Dans ma tête, j’ai eu envie de montrer aux enfants qu’apporter de l’amour est plus agréable que de taper, mais aussi qu’un enfant à le droit de ne pas se laisser violenter.

Ce n’est bien sûr qu’une toute petite graine de semée… Car je sais bien que leur contexte familial ne favorise pas autant cette bienveillance et cette affection que nous avons eu la chance d’avoir. Après tout, nous observons la même chose en France : les enfants vivant dans une grande précarité (familiale, financière, sanitaire, culturelle…) sont globalement plus exposés à un environnement violent (je ne fais pas de généralités, attention, il y a évidemment des exceptions partout, et heureusement !).

Je me suis faite à l’idée qu’ici, les familles et les enfants cherchent avant tout à répondre à leurs besoins fondamentaux : manger, dormir, se laver. Les câlins et les jeux, ça vient bien après. Mais de ma place, moi qui ne pouvait pas leur faire des courses ou à manger, ou leur fournir un toit et un lit, et bien j’apporte un peu de douceur et d’affection qui leur manque tant. Cela peut être dans les moments de soins (douche, repas) mais encore plus dans les moments de « pause ». S’asseoir et se faire des câlins, jouer à leurs jeux, les laisser nous triturer les cheveux et nous grimper dessus… En bref, tout est passé à 10000% par le toucher, la tendresse et l’attention. Leurs sourires nous font tout oublier.

Lolo : Ce qui a pu me choquer ce sont certaines histoires que ces enfants ont vécues et qui nous ont été raconté. Il y a des histoires, pour moi ce sont des scénarios de film, cela ne peut être réel. C’est pourquoi, nous avions aussi la démarche avec Lyly de ne pas connaitre toutes les histoires des enfants, nous voulions pouvoir les accueillir comme de simples enfants… prendre ce que l’enfant lui-même était prêt à nous confier et laisser tout simplement la rencontre se faire naturellement entre deux individus.

J’ai aussi été perplexe par ces enfants qui ne disent rien, qui sont inertes et pour beaucoup physiquement très amaigris, frêles, avec des traces de coups, de brulures, des plaies infectées… même si ce n’est pas une généralité des enfants que nous avons pu côtoyer, cela reste des rencontres très déstabilisantes pour moi. Que vont devenir ces enfants ? et sans penser de suite au devenir, aujourd’hui, comment va cet enfant ? que ressent-il ?

Ici il n’y a pas vraiment tout ce système de protection de l’enfance comme nous pouvons l’avoir en France avec l’ASE (Aide sociale à l’Enfance), des informations préoccupantes… Ici, l’enfant repart chez lui… Ce n’est pas simple de l’accepter mais ce qu’il faut voir aussi c’est le travail gigantesque que font ces ONG pour protéger ces enfants, et donc je le répète, ce n’est pas une généralité.

Je dirais qu’au final ce qui reste le plus « choquant » pour moi c’est ce contraste très présent entre ce que l’on voit : l’enfant pauvre, dont l’hygiène et la santé sont minimes, souffrant de multiples carences… Et ce que l’on ressent : l’enfant heureux, curieux, plein de vie, spontané et qui a tant d’amour à donner sans compter !

La différence culturelle, ça va ?

Lyly : Elle a été dur à accepter au début, surtout au niveau de la communication. J’ai décidemment eu du mal à m’habituer au « oui » qui veut dire « non » et au « oui » qui veut dire « je n’ai pas compris » et au « oui » qui veut vraiment dire « oui ». Au début je croyais que c’était de la malhonnêteté, un manque de sincérité volontaire. Mais finalement, j’imagine que c’est la peur de blesser ou de vexer l’autre. Faire preuve d’empathie dans ces moment-là, ça aide à résoudre pas mal de problème d’interprétation ! Si je veux en savoir plus sur le pourquoi du comment, à moi de poser les bonnes questions, et tout en finesse. C’est constamment une histoire de remise en question et une prise de recul, sans chercher le mal et le bien. L’incompréhension et la colère (de ne pas les comprendre) que j’ai pu parfois ressentir se sont transformés en profond respect et en curiosité.

Ici, j’apprends aussi à changer ma vision de la vie : très stressée en France par tout et n’importe quoi, je prends conscience de ce qui est vraiment important et bon pour moi. Le tuk-tuk a 5 minutes de retard ? Aller, on relativise, il arrive… J’ai besoin d’une pause ? je prends ma pause parce-que j’en ai besoin. Il fait trop chaud ? On fait une petite sieste et on travaillera en fin d’après-midi. Oui oui, c’est simple la vie ici, on se pose beaucoup moins de questions parfois !

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Lolo : Dans un premier temps, je n’ai pas vraiment eu de difficulté avec la différence culturelle au contraire même ! J’apprécie la vie cambodgienne, je m’y sens tellement moins stressée, moins pressée, les gens se sourient, se saluent, toutes nos rencontres sont exceptionnelles et laissent leurs traces… Nous avons la belle vie ici, (le soleil y participe beaucoup aussi) ! Après il faut se rappeler qu’on ne travaille pas vraiment, cela reste une année sabbatique, peut être que mon ressenti serait différent si je venais au Cambodge pour m’y installer et travailler.

Puis, petit à petit, j’ai pu ressentir certaines différences culturelles qui venaient un peu me questionner. Pour ceux qui suivent nos aventures sur le blog, il y a eu l’histoire des cartes de jeux par exemple et donc les différences culturelles en terme de communication.

Enfaite je dirais que ce voyage me fait faire un grand travail sur moi-même de tolérance au niveau des différences culturelles éducatives.

Je ne veux pas chercher à savoir ce qui est la bonne ou mauvaise façon de faire, chacun y met du sens et il est important de se rappeler qu’ici c’est nous les étrangères. Mais il n’empêche qu’il reste difficile d’observer certaines pratiques. Ce qui est compliqué à mon sens c’est à la fois d’être dans une démarche de non jugement tout en réussissant à se positionner, savoir ce que je suis, ce que je pense là-dedans sans en détenir pour autant la vérité !

Pour moi, c’est la différence culturelle qui me permet de mettre tout ça au travail et c’est très enrichissant tant personnellement que dans ma pratique d’EJE.

 

C’est une expérience humaine hors du commun que nous sommes en train de vivre. Nous évoluons jour après jour, nous murissons, nous apprenons de l’autre et de nous même. C’est pour nous un magnifique point de départ dans notre vie de grand (même si une  chose est sure, nous ne perdrons jamais notre âme d’enfant).

 

Christmas Party à Taramana !

Le vendredi 21 décembre 2018, c’est un grand jour dans les locaux de Taramana, tout le monde se prépare, mais… Que se passe-t-il ? Attention… C’EST LA CHRISTMAS PARTYYYYYY !

Alors au boulot les Lylo, c’est à nous d’organiser la journée ! Les enfants n’ont pas cours, alors il faut occuper les enfants du matin et de l’après-midi, puis organiser une petite fête le soir pour regrouper tous les enfants !

  • La journée :

Et bien nous avons fait venir PITIPI ! Une telle opportunité, ça ne se loupe pas !Les enfants ont eu l’air RA-VI… Et nous aussi ! Lulu est venue avec sa sœur, Marie (elle est au Cambodge avec Lulu pour quelques semaines afin de l’accompagner dans ses aventures). Le camion est installé, les jeux sont en place, les petits groupes sont déterminés (6 ou 7 enfants sur chaque pôle : dessin, cirque, jeux géants, jeux sportifs…), alors AU TRAVAIL, il faut JOUER !

Le camion de Lulu !

Le jeu des Petits Chevaux

Ce jeu s’appelle Attrape-poisson. C’est un jeu que Lulu a recréé en jeu géant !

Le jeu géant du puissance 4!

Les indémodables jeux d’animaux & Barbie !

Création de masques

Et nous pendant c’temps-là, on a fait 300 crêpes pour le soir !

  • CHRISTMAS PARTY !

Il est 17h30, PITIPI a rangé ses jeux, les enfants sont rentrés chez eux pour se faire tout beaux, nous avons fini nos crêpes, la sono est prête, bref… AU TAQUET POUR FAIRE LA FÊTE !

Les enfants arrivent petit à petit, et les festivités sont lancés ! Après un petit mot d’accueil et de remerciement, nous avons assister à un petit spectacle de BeatBox réalisé par Dara, ancien prof de français à Taramana :

Ce fut ensuite au tour de Visal, infirmier à Taramana mais pas que… il est aussi chanteur !

Vutny, ancien prof de français lui aussi à Taramana, nous a offert quelques magnifiques minutes de spectacle de Bolas lumineuses… Très fort en émotions (là précisément on a pleuré…hihihi)

Et puis à notre tour avec nos loulous, avec un petit mix de trois chansons que vous allez reconnaître (sauf la dernière, on vous l’accorde, c’est Oun sas sey)

Et après tout ces efforts, place au réconfort ! Crêpes, boissons, bonbons, et danses étaient au programme !

Ce soir -là, vous vous en doutez, ben on bien pleuré ! Mais que des larmes de joie : les voir se défouler comme ça, rire, danser avec nous, ça nous a rempli de bonheur ! Chacun s’est éclaté dans ce qu’il voulait, chacun a pu s’exprimer, et chacun a pu partager ses compétences !

Les semaines suivantes à LRDE

Une petite routine qui représente bien le fonctionnement de cette association s’est installée. Nous prenons nos marques, nous apprenons à connaitre chaque jour de nouveaux enfants et tissons des liens avec ceux qui reviennent jour après jour.


Mais quelques évènements viennent tout de même animer notre train-train quotidien.

Rencontre avec des ostéopathes :

Nous avons rencontré un groupe d’ostéopathes, venus pour 3 matinées. Leur mission était de voir le maximum d’enfants à LRDE afin de leur offrir une consultation. La magie du hasard a fait que nous avons fait la connaissance de Louis-Pascal, ostéopathe et étiopathe depuis un bon petit nombre d’années maintenant. Il exerce dans le Sud-Est de la France et vient en mission pour quelques semaines au Cambodge depuis 4 ans.

Nous avons pu assister à quelques-unes des consultations auprès des enfants et même des bébés. Pour vous donner des exemples concrets, voici une de nos observations :

Louis-Pascal est face à une grand-mère avec un bébé. Personne ne connaît réellement l’histoire de cette famille. Le bébé hurle, ne se laisse pas manipuler. Physiquement, il est tendu. Louis-Pascal place ses mains de façon à tenir le bébé en position de fœtus. Le bébé continue de pleurer, mais il maintient la position de ses mains. Puis Louis-Pascal sent le bébé se retourner, toujours en pleurant. Une fois retourné, le bébé fini par arrêter de pleurer et se love dans les bras de sa grand-mère. L’ostéopathe nous explique que le bébé vient sans doute de « revivre » un accouchement qui a pu être compliqué pour lui (enroulement du cordon par exemple). L’infirmière, en stage à l’hôpital où sont suivis les enfants et leur famille a pu nous confirmer que l’accouchement avait été compliqué pour le bébé et sa maman.

Après deux matinées à les observer, nous avons pu échanger avec une des ostéopathes. Nous étions à jouer avec les enfants lorsque nous l’avons vu sortir de la salle, les yeux gonflés de larmes. Elle nous a expliqué que pendant ces consultations, elle dépensait beaucoup de son énergie à capter les émotions des enfants et qu’elle ressentait ce que pouvait vivre certains d’entre eux. Une de ses phrases nous a beaucoup marqué… « Il y a des bébés, ils sont vivants de l’extérieur. Mais à l’intérieur, ils sont morts. ». Wow…

Mais en y réfléchissant, c’est vrai que nous en avons croisé des enfants à LRDE. Il y en a qui rigolent, qui mangent, qui courent, qui dessinent, qui se crient dessus, qui se tapent, qui jouent au ballon ou au toboggan, ou qui réfléchissent.

Et il y a ceux qui paraissent inertes : ils sont assis ou debout au milieu de nulle part, ils ne parlent pas, ils ne répondent pas, ils ne mangent pas. Dans leurs yeux, tu peux parfois apercevoir à quel point ils sont perdus… Leurs regards sont d’ailleurs troublants. Tu voudrais rentrer en communication avec eux alors tu essayes de parler quelques mots en khmers, mais il ne se passe pas grand-chose. Tout ce que tu peux faire c’est rester à leurs côtés, continuer à leur parler, être en contact physique, leur montrer que tu es bien présente pour eux et qu’eux ils sont bien existants pour nous. Mais il y a toujours cette impression constante que ces enfants-là, ils subissent leur vie. Ils survivent comme ils peuvent.

Il y a aussi cette petite fille (6 ans ?), très maigre et frêle, couverte de plaies plus ou moins infectées. Il y en a partout : sur son nez, sa bouche, ses mains, ses bras, ses genoux… Elle non plus elle ne parle pas, elle se laisse faire, plus ou moins consciente de ce qu’il se passe pour elle. Elle se fait bousculer par d’autres enfants, elle tombe mais elle se relève sans rien dire. Quand nous la soignons, elle se laisse faire sans rien dire. Elle va repartir comme elle est venue, sans rien dire. Et elle va continuer sa vie comme elle le peut, du mieux qu’elle peut.

Nous côtoyons tous les jours des centaines d’enfants. Nous ne connaissons pas les histoires de tous, mais nous en apprenons presque tous les jours sur chacun d’entre eux. Les histoires de ceux que nous connaissons, il y a quelques mois elles étaient encore inimaginables pour nous.

Il y a des enfants qui n’ont pas une vie d’enfant.

Alors il faut que nous gardions en tête une chose : quand ils viennent à LRDE, c’est pour s’offrir une parenthèse dans tout cela, et enfin prendre entièrement leur place d’enfant. Oublier le temps d’un instant et jouer, manger, courir, rigoler, pleurer, faire des câlins, des dessins.

Notre projet jeu :

Ici, l’organisation de LRDE ne nous permet pas de prendre des petits groupes d’enfants pour leur faire faire des activités manuelles comme des perles ou de la pâte à modeler. Alors pendant quelques jours nous nous demandions « Mais finalement, qu’est-ce que nous leur apporter à ces enfants ? C’est eux qui font un projet humanitaire avec nous, non ? ». Et bien Louis-Pascal nous a apporter une réponse : nous, ce que nous leur apporter c’est bel et bien tout notre amour et notre présence à leur côté quand ils en ont besoin.

Nous avons dû bien sur réajuster notre projet car dans notre tête et dans notre valise, nous avions apporté plein de choses ! Et bien ici, nos bras et notre cœur (et nos jambes pour courir quand même), ça leur suffit. Et qu’est-ce que ça fait du bien d’en prendre conscience.

Enfin si, dans notre valise nous avions des jeux de cartes aussi… Et c’est la suite de cet article.

L’histoire des jeux de cartes

Depuis un mois, nous avons donc ramener le UNO et le Jungle Speed, qui sont deux jeux de cartes très célèbres et très prisés pour les petits comme pour les grands !

Les enfants adorent, certains y jouent 3h d’affilés sans s’arrêter (les 3h, ce n’est pas une exagération ni une blague !). L’ambiance est au rendez-vous !

Et puis lors d’une partie de UNO par une belle matinée ensoleillée, une salariée vient nous glisser un petit « Il faut arrêter de jouer aux cartes, ce n’est pas bien pour les enfants. » Ah ? Et pourquoi ? « Ils peuvent aller en prison sinon, mais vous pouvez leur apprendre 1, 2, 3 ou A, B, C. ». Bon bon bon… Les enfants ne comprennent pas trop l’arrêt soudain du jeu, et nous encore moins.

On ne vous cache pas que nous avons été très déçue et même en colère ! Depuis un mois que tout le monde nous voit jouer aux cartes, pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ? Nous nous sommes senties très coupables car nous ne voulions pas heurter leurs croyances et leurs valeurs… Avant de partir, nous étions prévenues que la communication n’était pas là même pour nous qu’ici. Là pour le coup nous l’avons vécu, et effectivement il a été dur de l’accepter.

C’est une différence culturelle très forte : en France, nous apprenons à exprimer nos ressentis avec quelques méthodes (CNV, PNL…), nous apprenons à ne pas interpréter la parole de notre interlocuteur. Et ici, voilà que tout est remis en cause car il nous faut interpréter leur parole ! C’est un grand choc culturel pour nous et nous avons dut en discuter longuement afin de prendre du recul et d’accepter qu’ici, ils ont tout simplement une autre manière de fonctionner et de communiquer. Ce n’est pas une bonne ou une mauvaise manière, mais tout simplement quelque chose de radicalement différent pour nous.

Nous avons tout de même réussi à en échanger avec d’autres khmers, extérieur à LRDE. Ils nous ont expliqué la peur qu’il pouvait y avoir de certains vis à vis des jeux de cartes qui mènent bien souvent ici à des jeux d’argent et à pleins de dérive… Nous comprenons mieux même si ce n’est pas simple d’accepter qu’un UNO puisse être vu de cette façon. Bien qu’on nous informe que cela n’est pas une généralité dans les pratiques.

Ça nous demande une belle remise en question car le jeu et le développement de l’enfant, ce sont des sujets auxquels nous sommes sensibles : nous avons nos convictions et il est dur d’en sortir. Le tout, c’est de chercher pourquoi la différence nous dérange et de trouver des pistes de réflexion afin de s’entendre sur une manière de faire. Il y a des concessions, c’est sûr.

Nous gardons à l’esprit qu’ici, c’est nous les étrangères ! Alors c’est à nous de nous adapter et d’accepter que d’autres aient des croyances différentes des nôtres. Alors fini les jeux de cartes à LRDE car nous sentons qu’il est difficile d’échanger plus à ce sujet avec l’équipe, mais notre créativité d’éduc’ ne va pas nous faire nous arrêter là (d’ailleurs vous pouvez cliquer pour voir AKOIKONJOU à LRDE).

Et il faut dire que pour l’équipe de LRDE non plus cela ne doit pas être évident ! Accueillir une équipe de bénévoles venant des 4 coins du monde avec des cultures et des caractères différents, ce n’est pas de tout repos !De gauche à droite : Zona (Chine), Carlo (Italie), Lolo, Lyly, Laurie (France), Arun (Corée), Denise (Italie) et Mélanie (Suisse). Voici une partie des bénévoles qui ont été de passage à LRDE sur nos dates. Pleins de belles rencontres !

Pitipi :

Donc donc donc… comment faire pour ne pas totalement mettre de côté notre projet autour du jeu dans cette association ? Comment essayer d’ouvrir un échange sur le jeu chez l’enfant qui peut aussi permettre d’apprendre ? Comment simplement pouvoir amorcer une réflexion à ce sujet sans les heurter dans leur façon de faire ?

Et pourquoi ne pas passer par un intervenant extérieur ? Cela bousculerait beaucoup moins leurs habitudes et leur fonctionnement car cela serait sur un temps donné et limité. Et puis parfois il est plus simple pour quelqu’un de neutre  d’amorcer certaines réflexions dans la vie de l’établissement. L’intervenant peut être plus facilement écouté et légitime s’il en fait son métier au Cambodge…

Bingo, nous obtenons les coordonnées de Pitipi suite à un échange avec une EJE qui travaille en crèche à Phnom Penh, que nous avons rencontré dans un bar !

Pitipi (pour faire bref car nous y consacrerons un article plus détaillé), c’est un camion itinérant rempli de jeux de toutes sortes ! Et c’est Lulu qui a créé ce beau projet. Elle vit depuis 10 ans au Cambodge et parle couramment khmer (et c’est un vrai plus, croyez-nous !)

Nous contactons alors Lulu pour lui demander si Pitipi pourrait venir à LRDE… la réponse est : OUI !

Nous avons alors soumis l’idée à Chhiv (le directeur) et des membres de l’équipe. Et là, nous voilà ravies, ils nous montrent un grand intérêt et enthousiasme envers ce projet et Chhiv nous glisse même : « peut-être qu’en fonction de comment ça se passe et si l’on trouve le financement, elle pourrait venir 1 ou 2 fois par mois ».

Nous sommes comme des enfants à l’idée que ce camion rempli de jeux vienne se garer à LRDE : date fixée au 26 décembre. On vous en dira plus dans un autre article spécialement consacré à cette jolie matinée de décembre où Lulu est venue, patience !

Noël :

Eh oui ici aussi on fête Noël, c’est d’ailleurs assez étrange pour nous de se rapprocher de cette période des fêtes sous 30 degrés… mais c’est plutôt agréable, on l’avoue, on le vit bien !

A LRDE on fait une Christmas Party le 23 et le 25 décembre. Nous attendons environ 800 enfants au total, sur les deux jours.

Ces derniers jours on a dû emballer près de 800 cadeaux (on est des vrais pros du papier cadeaux maintenant !). Ces 800 cadeaux sont des dons de la part des différents sponsors qui soutiennent l’association.

D’ailleurs ici à chaque fois qu’un donateur vient il y a une danse traditionnelle qui lui ai dédié pour le remercier de son aide et de son soutien.

Le 23 et le 25 ne vont pas être de tout repos ! On vous racontera ça dans notre article bilan de ces 2 premiers mois au Cambodge.

Eh oui, c’est déjà la fin… 🙁 

Nous entamons notre dernière semaine à LRDE et Taramana car nous les quittons ce 27 décembre… vers de nouvelles aventures à Siem Reap.

AKOIKONJOU à Taramana

Pour commencer, si ce n’est pas déjà lu vous pouvez retrouver la présentation de cette association juste ici et nos premières impressions par là.

Maintenant que vous avez une idée sur le fonctionnement de l’institution et du contexte dans lequel nous sommes, parlons d’akoikonjou avec les enfants !

1- Les indémodables !

/ le coloriage – découpage – bricolage

Pas besoin de beaucoup épiloguer sur ce point, ce sont des activités plutôt universelles. Ici on fait tout de même attention à l’utilisation du plastique, on essaye de faire avec d’autres matériaux, on récupère le matériel pouvant être réutilisé… Le Cambodge est un pays où le plastique est très (trop) rependu engendrant beaucoup de pollution… En plus, les bouteilles en plastiques représentent pour certains un moyen de gagner un peu d’argent car cela se revend.

Ici on se rend compte de tout ce que l’on peut détourner. Petit à petit on arrive à faire preuve de plus en plus d’imagination pour trouver une alternative à ce que l’on veut faire mais avec un choix de matériel limité.

C’est très enrichissant pour nous qui avons plutôt l’habitude d’avoir beaucoup de matériel en France, ne savoir qu’en faire et parfois être perdu s’il nous manque telle ou telle chose…

 

/ la marelle

En arrivant à Taramana nous avions remarqué cette grande cour de récréation toute grise… Et bien nous on a voulu y mettre de la couleur ! Bon en réfléchissant à nos talents de dessinatrices on s’est dit qu’une marelle c’était déjà un beau défi !

Après quelques recherches nous n’avons pas trouver d’où vient la marelle, mais en tout cas ici ils connaissaient déjà !

Aussitôt dit aussitôt fait, nous nous munissons de scotch, craie et peinture… et tadaaaaam :

Voici notre marelle khmère ! Merci à Srey Pic (une adolescente qui vient à Taramana) pour nous avoir dessiner les chiffres en khmer. Nous avons eu écho (comme nous ne sommes pas là toute la journée) que certains enfants y jouent de temps en temps ! Mais ce n’est pas un de leur jeu favori.

2- Les jeux de société !

/ Jungle speed / petits chevaux / dobble

Trois petits jeux connus. Nous avons ramené dans nos valises le jungle speed qu’ils ne connaissaient pas ainsi que le dobble qu’ils connaissaient déjà. Les petits chevaux étaient déjà là, les règles sont différentes de chez nous, pas besoin de 6 pour sortir ses chevaux et on doit finir le tour complet avant d’en sortir un autre (autant vous dire que ça dure très longtemps !). Ce que nous avons remarqué c’est leur façon de lancer le dé, ils le tournent entre leurs doigts tandis que nous nous avons plutôt l’habitude de le jeter.

/ Möllky

Eh oui nous avons réussis à faire rentrer dans nos valises un Möllky ! Succès garanti ! Les enfants ne connaissaient pas mais ils ont très vite compris les règles et ils adorent !

Nous avons fait deux équipes à chaque fois, composée de 5 ou 6 enfants. Là pour le coup, niveau création de liens entre enfants on est vraiment au top. Les enfants choisissent leur nom d’équipe, et bien souvent c’est Black Pink ou BTS (les deux idols des enfants !).

Ici il est possible d’en créer en bambou. Si nous trouvons quelqu’un pour le faire peut être que l’on pourra en fabriquer pour pouvoir en laisser un dans chaque association.

3- Jeux d’agilités !

/ l’accrogym

Nostalgique de nos années collège et de nos cours d’accrogym nous décidons de tester ça auprès de ces enfants tellement agiles et plein d’énergie.

Attention on fait ça bien, petit échauffement avant de commencer, rappel des règles de sécurité, installation des tapis et let’s go !

Et bien croyez nous faut leur faire confiance à ces enfants car même si on sert les dents plus d’une fois en les regardant, ils nous font d’incroyables figures !

/ les cerceaux

En farfouillant dans les placards nous trouvons pleins de cerceaux fait en bambou ! Ni une ni deux nous les donnons aux enfants qui se précipitent dessus… eh bien si on avait su qu’ils étaient les champions du hula hoop ! C’est bluffant cette facilité qu’ils ont à faire tourner un, deux, trois cerceaux autour d’eux !

Puis au bout d’un moment, les enfants nous demandent de tenir les cerceaux… très bien, oui, mais pourquoi faire ? Et hop, à peine le temps de comprendre que l’un d’entre eux vient de s’élancer tel un lion dans le cerceau ! On vous laisse visualiser les vidéos pour voir de vous-même leurs talents d’acrobates.

4- Le spectacle !

/ la danse

Pour la fin de l’année, nous avons proposé aux enfants de créer un petit spectacle de danse tout simple ! Nous avons fait un petit mix entre trois chansons : le Madison, la Macarena et Oun Sas Sey ! Les enfants paraissent globalement très à l’aise dans leurs corps et prennent plaisir à s’exprimer à travers lui. Ceux qui veulent faire le font, et ceux qui ne veulent pas ne le font pas ! Chacun est libre. C’était une condition importante pour nous ! Perso, on a en tête les spectacle où on était contraint et forcé de le faire, et ce n’est pas les meilleurs souvenirs ! Le maître mot était « PLAISIR », et c’est chose faite…

Bon, au final, pas évident de coordonner tous les enfants mais ils se sont éclatés et c’est le principal ! Ce fut une soirée forte en émotions… voir tous les enfants réunis avec un sourire jusqu’aux oreille, ça n’a pas de prix. Nous vous écrivons un article en ce moment avec des photos et des vidéos !

Mais ok, on veut bien vous donner un avant goût :

OUIIIIIIIIIII on leur a fait des crêpes ! Environ 300 crêpes… Ca fait du boulot !

5- Les jeux d’ici !

/ l’élastique

Ce jeu est super impressionnant, ce n’est pas le traditionnel jeu à l’élastique de notre enfance. Le but est d’arriver à attraper la corde avec son pied en sautant le plus haut possible. C’est en gros un remix du saut en hauteursans tapis… ! Parfois ils mettent leurs tongs dans leurs mains pour pouvoir se réceptionner sans se faire mal.

Et voilàààà, nous nous sommes bien éclatées avec eux, et vu leurs sourires, on espère qu’eux aussi !

Battambang et Kompong Chhnang

Pour cet article, nous vous faisons voyager direction… Battambang !

Nous avons profité des 4 jours fériés à l’occasion de la fête de l’eau pour s’évader un peu de la capitale & de son rythme effréné.

Bon ben par contre, comme nous nous y prenons au dernier moment (on mériterait une médaille pour ça…), on a un peu galéré à trouver des billets de bus. Et nous n’avons pas réservé d’hôtel. MAIS CA VA LE FAIRE !

Nous voilà donc parties pour 5h30 de mini-van (avec la compagnie Virak, 7 dollars, au top !).

Le chauffeur nous dépose devant leur shop, et nous partons à la recherche d’une chambre : premier hôtel que l’on visite, bingo, nous prenons : Royal Hôtel, 13 dollars la nuit pour deux, avec vélos à disposition pour la journée, une terrasse sur le toit avec jacuzzi et un restaurant (en travaux pour le moment).

Le personnel est adorable, au petit soin, et parle très correctement le français ! Le gros plus de cet hôtel, c’est vraiment l’emplacement : il est en face du marché centrale et du Night Market, et il y a pleeeein de petits restos ultra sympa tout proche.

1er jour 

Arrivées à l’hôtel à 14h, nous posons nos affaires et nous décidons de visiter un peu : Marché Central (semblable au Marché Central de PP mais en plus petit), marche le long de la rivière Sangker (ou nous regardons avec amusement les gens faire leur petit sport), visite d’une des nombreuses pagodes, et petit resto tout sympa (Nary Kitchen, où ils donnent des cours de cuisine d’ailleurs). ET GROS DODO !

 

2ème jour

Le matin, nous avons monté les 374 marches pour accéder au Wat Banan : les marches sont pentues, mais ça se fait ! Et la vue en vaut la peine.

A votre avis, nous montons ? Nous descendons ?

L’après-midi, nous nous sommes dirigées vers Phnom Sampov. Motivées pour grimper tout en haut avec nos petits pieds, un chauffeur dans son camion a eu pitié de nous et nous a fait gagner quelques mètres (non négligeable par cette chaleur ceci dit !). Là, nous sommes tombées sur des petits bijoux de la nature…

Et puis nous avons fait la connaissance de singes qui nous ont fait bien marrer !

Lorsque nous sommes redescendues de la colline, au coucher du soleil (à 17h30 quoi), nous avons assisté à la sortie de million de chauve-souris, sortant de leur grotte pour aller se nourrir. Pendant presque 30 minutes, les chauve-souris nous ont offert un spectacle incroyable

3ème jour

Today, journée sportive encore, attention… 2h de vélo ! Ne soyez pas impressionnés… (ici, c’est tout plat. Du coup… pas beaucoup de mérite.)

GOPR0977 (petite vidéo de notre ballade en vélo !)

Nous avons fait nos touristes curieuses en allant voir une ferme de crocodile (qui n’a rien d’une ferme, qu’on se le dise). Et bien ce fut assez impressionnant ! La femme qui nous a accueilli est adorable, elle nous a fait prendre dans nos mains un bébé croco, et puis elle nous dirige vers des boxes avec des bassins où sont entassés les crocos en fonction de leur âge. Environ 400 crocodiles sont là, immobiles. On dirait presque des pierres !

Et puis le truc moins cool (que l’on savait avant de venir les voir), c’est que les crocos sont revendus en Thaïlande pour leur peau. C’est donc plus un élevage qu’une ferme.

Après cet effort surhumain des 2h de vélo, il fallait bien que l’on se récompense, vous pensez bien. Du coup, pour joindre l’utile à l’agréable, nous décidons de nous faire masser par des personnes malvoyantes dans un petit salon qui nous faisait de l’œil (on notera le petit jeu de mot…) depuis notre arrivée : il est situé juste à côté de notre hôtel. Les fonds récoltés sont reversés à la fondation.

Verdict : nous avions demandé le massage le plus soft, et d’après la personne qui nous a accueilli, le massage khmer est celui qu’il nous fallait ! Alors c’est parti pour enfiler une blouse et on s’installe sur la table de massage… Et bien heureusement que nous ne sommes pas douillettes ! Niveau relaxation, on repassera. Par contre, ils appuient sur les endroits tendus, ils passent et repassent, appuient avec leurs pouces, leur coude ou même leur genou ! Ça fait mal, mais après ça fait du bien ! Le principal, c’est d’être ressorti sans aucune douleur, pleine de vitalité.

Niveau ambiance, c’est un peu spécial, adieu silence et zenitude : tout le monde se parle, répond au téléphone, les enfants jouent et crient dans la salle, on a eu deux masseurs différents dans l’heure… On n’a pas l’habitude, mais c’est rigolo ! Belle expérience !

Et à 10 dollars l’heure de massage, nous n’allons pas nous plaindre !

Tout ça, ça nous a donné bien faim, alors nous testons un petit resto en plein air au Night Market. Ce fût très sympathique, la nourriture au top, préparée devant nous avec une ambiance conviviale, au bord de la rivière Sangker.

Pour ce dernier soir à Battambang, nous découvrons (un peu trop tard) que l’hôtel est un rooftop avec un petit jacuzzi (et un restau, mais fermé pour des rénovations) et des hamacs… Nous terminons donc notre soirée dans nos hamacs, un ananas fraîchement coupé du marché pour finir le repas. Le rêve !

4ème jour

Dernier jour d’un long week-end, nous faisons nos sacs et nous prenons le bus pour repartir. Il fait au moins – 8000 !!! La clim est à fond, mais le chauffeur ne veut pas baisser parce-que… « Le soleil va réchauffer » ! Ah oui bon d’accord ok. Heureusement que l’on avait prévu une petite couverture !

Petite halte à Kompong Chhnang, une petite province toute mignonne, connue pour ses villages flottants. A notre arrivée, un tuk-tuk nous attendais pour nous proposer de nous faire visiter (nous soupçonnons la compagnie de bus de l’avoir contacté, les malins !). 15 dollars la demi-journée, super sympa, de bons conseils… bref, ça tombait au top !

Il nous a montré une pagode qui domine la campagne.

Puis deux villages de poterie où on nous a montré la confection de « barbecue », de jar, de petits objets… Et nous nous sommes même essayé à leur technique ! Ben ce n’est pas facile… Au lieu d’avoir un tour de poterie, ce sont elles qui tournent autour de la pièce et qui tapotent avec des ustensiles en bois ou leurs mains. De quoi donner le tournis ! Les différentes techniques sont impressionnantes, leurs gestes sont à la fois doux mais ferme. Ce n’est pas donné à tout le monde ! Nous avons fait de très belles rencontres, dont cette petite dame trop contente de nous avoir partager ce petit bout de sa vie de tous les jours. Elle nous a serré fort fort fort dans ses bras avant de partir.

Le monsieur du tuk-tuk nous a fait voyager le long des rizières, juste avant d’arriver au village flottant.

Nous avons pris le bateau avec une des femmes habitant dans une maison sur pilotis, juste à côté du port. Nous avons longé le village de maison sur pilotis et puis nous nous sommes approchées du village flottant. Surprenant… C’est toute une vie sur l’eau ! Des maisons, des marchands ambulants, des pêcheurs, des femmes qui cuisinent, des filets pour attraper les poissons, des enfants qui jouent, des chiens… C’est organisé comme une petite ville tout à fait banale, avec des rues. Et chacun mène sa p’tite vie ! C’est calme, apaisant, beau.

 

C’est incroyable de penser à la vie de ces gens. La plupart des habitants de ce village sont vietnamiens et musulmans : ils ont fui leur pays pendant la guerre en emportant leur maison avec eux. La solution ? Reconstruire sa maison sur des énormes bambous pour la faire flotter !

Après 2h de ballade sur le Tonlé Sap, départ pour Phnom Penh à 18h30. Et comme il ne pouvait pas ne rien se passer sur la route du retour, voilà une petite anecdote qui nous aura bien fait rire…

Le tuk-tuk qui nous avait accueilli à notre arrivée à Kompong Chhnang s’est aussi chargé de nous trouver des places de bus pour le retour, nous assurant que nous aurions deux places assises. Alors oui, effectivement, nous avons eu nos deux places assises… Lolo s’est installée dans le premier siège. Je cherche des yeux le deuxième siège, un peu déçue de ne pas faire le voyage à côté de Lolo mais c’est comme ça ! Ben en fait, le chauffeur tenait dans ses mains le deuxième siège… Un tabouret. En plastique. Rouge. A côté des toilettes. Avec une odeur nauséabonde. Au fond du bus. Dans l’allée. VOILA VOILA ! Nous, ça nous a fait éclater de rire (il fallait mieux le prendre comme ça), mais tous les gens autour nous ont regardé comme si la situation était tout à fait normale ! Bah oui quoi, on est assise, on se plaint de quoi ?! Ça n’a duré que 45 minutes car un homme est descendu, heureusement. Mais 45 minutes dans ses conditions, c’est un peu long quand même…

Ces 4 petits jours de break nous ont fait un grand bien ! Nous avons pu voir le Cambodge que nous imaginions, loin de la circulation et de la foule. De la verdure, du calme, de l’incroyable, et de très belles rencontres.

Encore de belles aventures !

AKOIKONJOU A LDRE

Pour commencer, si ce n’est pas déjà lu vous pouvez retrouver la présentation de cette association juste ici et nos premières impressions par là.

Maintenant que vous avez une idée sur le fonctionnement de l’institution et du contexte dans lequel nous sommes, parlons d’akoikonjou avec les enfants !

1- Les indémodables !

/ le coloriage – découpage

Pour cette activité, pas besoin d’explications les photos parlent d’elles-mêmes… des crayons, du papier, des ciseaux, de l’imagination et de la bonne humeur !

Pendant ces petits temps dessins nous en profitons pour échanger et apprendre des petits mots khmers pour le plus grand plaisir des enfants (et le notre aussi) !

/ les billes

Les billes, un jeu qui traverse les frontières !!! Vous pourrez observer leur technique bien particulière pour le lancer.

/ Pierre-Feuille-Ciseau & toutes ses variantes.

Très réputé auprès des enfants, il existe sous mille et une variante ici ! Ils le font à une vitesse incroyable habituellement mais ils ralentissent quand ils jouent avec nous (car nos petits cerveaux eux ont besoin d’analyser chaque manche, qui qu’à fait quoi, qui casse quoi et recouvre qui, qui qui perd…). Il nous manque de l’entrainement ! (même si c’est un de nos jeux favoris depuis notre coloc en France pour savoir qui c’est qui va faire la vaisselle…)

/ Le coiffeur – la coiffeuse

On y a tous joué au moins 1 fois étant enfant n’est ce pas ? Tout comme on en a tous souffert adulte au moins 1 fois, du moins les plus douillets d’entre nous ! Alors ici nous pouvons vous dire que ce sont des pro de la coiffure, ça rigole pas ! On ressort de là avec de magnifiques tresses sous toutes les formes qu’elles peuvent avoir… au passage ils guettent si des poux ne seraient pas arrivés sur nos têtes… Nous avons aussi le droit à tout pleins de jolies fleurs dans nos élastiques ! Tout le monde y trouve son compte, nous on adore les papouilles dans les keveux !!!!

 

2- Les jeux avec l’environnement et ce qu’on y trouve !

/ La balançoire

/ Le toboggan

/ Le tape-cul (est-ce vraiment le nom original ?)

 / Le bac à sable

/ Aaaah la gadoue, la gadoue, la gadoue !

3- Jeux de main, jeux de vilains !

Nous avons souvent eu le droit à ce jeu qui consiste à chanter une chanson (que nous trouvons très jolie à écouter mais impossible pour nous de la retrouver pour le moment) et à éliminer la main ou le doigt à la fin de la chanson. Un genre de « je fais de la bouillie pour mes trois petits cochons, pour 1, pour 2, pour 3…. pour 9 : bœuf » pour les connaisseurs !

/ Trois petits chats

On n’a pas pensé à vous prendre une petite vidéo de ces moments (déésolléé)mais oui oui oui, on leur a apprit le fameux « trois petits chats, trois petits chats, trois petits chats chats chats, chapeau de paille, chapeau de paille, chapeau de paille paille paille…. » Et ils sont très demandeurs !

L’idée de leur apprendre ce jeu est venue d’un de leur jeu de main du même style. Nous essayerons de vous joindre une petite vidéo !

3- Les jeux d’ici.

/ Qui a tapé dans ma main ?

Deux équipes de 5 enfants (ou plus, mais toujours par nombre pair) se mettent en face à face, assis. Un maître d’équipe décide d’attribuer un nom à chacun des enfants, au creux de l’oreille pour que personne n’entende : cela peut être des couleurs, des prénoms, des chiffres…

Quand tout le monde s’est décidé sur des nouveaux noms, les deux maîtres d’équipe s’affrontent sur une manche de Pierre-Feuille-Ciseaux : le gagnant va cacher les yeux d’un membre de l’équipe adverse et appelle une personne de son équipe.

L’enfant qui a été appelé va taper dans les mains de celui qui a les yeux cachés puis retourne rapidement à sa place.

L’enfant ayant eu les yeux cachés doit deviner quel enfant a pu lui taper dans les mains. S’il trouve, celui qui a tapé dans les mains va dans l’équipe adverse ; s’il perd, c’est lui qui va s’asseoir dans l’équipe adverse. Un nouveau lui est donc attribué.

Le jeu se termine quand il ne reste qu’une personne dans une des deux équipes !

Petite variante pour compliquer la fin du jeu : la dernière personne restant dans une équipe va taper dans les mains d’une autre personne de l’équipe adverse, qui aura bien sûr les yeux cachés. Ce dernier doit deviner avec quelle main (gauche ou droite) son adversaire a-t-il tapé.

S’il devine, l’équipe gagne ; s’il perd, c’est l’enfant qui est venu taper dans les mains de son adversaire qui gagne !

/ La ronde coupée

Les enfants font une ronde en se tenant par la main. Deux enfants sortent de la ronde, main dans la main. Ils tournent autour du cercle, décident tous les deux de « couper » cette ronde puis courent dans un sens.

Les deux enfants ayant eu la main coupée se détachent de la ronde rapidement, puis courent dans le sens inverse afin que les deux couples d’enfants se croisent.

Chacun se détache de son partenaire pour s’accrocher à un des deux adversaires puis courent pour se raccrocher à la ronde. Le premier des deux duos à y être parvenu a gagné, mais le jeu peut continuer ainsi pendant longtemps !

Voici la petite vidéo explicative :

(Nous actualiserons cet article  durant ce mois de décembre avec d’autres jeux et activités que nous mettons en place à LDRE!)